Paris exhorte Israël à lever le blocus financier sur l’Autorité palestinienne

15 juillet 2025 - 20:39

La France hausse le ton face à Israël sur le dossier palestinien. Alors que les tensions persistent entre Israël et les territoires palestiniens, Paris interpelle directement le gouvernement israélien. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot à la levée du blocus financier visant l’Autorité palestinienne.

Dans une déclaration prononcée en marge de la préparation de la conférence onusienne sur la solution à deux États, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé le gouvernement israélien à lever le gel partiel des fonds destinés à l’Autorité palestinienne. Il a également exprimé son inquiétude quant au projet de "colonisation" dans la zone E1, situé entre Jérusalem et l'implantation de Maale Adumim.

Tout en réaffirmant l’engagement de la France en faveur d’une paix durable entre Israéliens et Palestiniens, Jean-Noël Barrot a souligné que "la poursuite du blocage des recettes fiscales palestiniennes nuit à la stabilité régionale et fragilise l’Autorité palestinienne face aux factions extrémistes". Ces fonds, collectés par Israël puis transférés mensuellement à Ramallah dans le cadre des accords d’Oslo, constituent une part essentielle du budget de l’Autorité palestinienne, notamment pour le paiement des salaires et le maintien des services publics en Judée-Samarie.

Paris insiste sur la nécessité de soutenir les acteurs palestiniens modérés pour garantir une coopération sécuritaire efficace, censée être bénéfique à la fois pour les Palestiniens et pour les Israéliens. Dans ce contexte, maintenir une coordination stable avec les autorités palestiniennes en Judée-Samarie est un enjeu stratégique.

Concernant le projet de développement dans la zone E1, la France, comme plusieurs autres partenaires européens d’Israël, craint qu’une telle avancée compromette la viabilité d’un futur État palestinien en fragmentant davantage la Judée-Samarie. Toutefois, cette critique s’inscrit dans une volonté de préserver les conditions d’une solution négociée plutôt que dans une opposition frontale à la politique israélienne. "Il s’agit d’éviter un point de non-retour", a précisé Barrot, insistant sur la responsabilité collective de la communauté internationale.

Raphaël Uzan  

 

 

 

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