Lors de sa conférence de presse à la Maison Blanche avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le président Donald Trump a proposé une prise de contrôle américain de la bande de Gaza et le déplacement de sa population. Depuis, les réactions se multiplient et suscitent l’indignation à l’international.
En Israël le ministre des affaires étrangères Gideon Saar a déclaré à la Knesset que "Gaza dans sa forme précédente n'a aucun avenir. Il faut trouver une autre solution - et c'est ce que le président Trump essaie de faire. Tant que l'émigration se fait par le libre choix d'une personne on ne peut pas dire que c'est immoral ou inhumain."
De son côté le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a "catégoriquement rejeté" le plan présenté par le président américain Donald Trump, déclarant que le peuple palestinien ne renoncera pas à sa terre "Nous ne permettrons pas qu'on porte atteinte aux droits de notre peuple, pour lesquels nous nous sommes battus pendant des décennies et avons fait de nombreux sacrifices.
Par ailleurs le 47e Président des Etats-Unis avait suggéré que la Jordanie et l'Égypte soient prêtes à accueillir environ deux millions de Palestiniens déplacés, proposition que les deux pays ont rejetée.Le roi Abdallah de Jordanie a appelé à l'arrêt de l'"expansion des colonies israéliennes"' et a fermement rejeté "toute tentative d'annexion de terres et de déplacement forcé des Palestiniens". A noter que le souverain hachémite a réaffirmé la position traditionnelle de son pays sur la question palestinienne.
Embourbé dans un autre conflit face à l'Ukraine depuis bientôt 3 ans, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que "la Russie croit que la solution au Moyen-Orient n'est possible que sur la base de deux États". Selon lui, "C'est le principe fondamental du Conseil de sécurité de l'ONU, partagé par la majorité absolue des pays concernés. Nous croyons que c'est la seule option possible". Peskov a également souligné que "l'idée de réinstaller les Gazaouis est rejetée par la majorité des pays arabes".
Les pays européens rejettent fermement le plan de Trump et ont réitéré leur soutien à la solution des deux États
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a réagi en déclarant au sujet de l’expulsion des palestiniens est impensable et contraire au droit international. Cela ne mènera qu'à plus de souffrance et de haine. Il ne peut y avoir de solutions qui passent au-dessus de la tête des Palestiniens".
L'Espagne et l'Irlande, deux pays qui ont reconnu l'année dernière l'État de Palestine, ont exprimé leur opposition à cette proposition inattendue. "Je tiens à ce que les choses soient très claires : Gaza est la terre des Palestiniens de Gaza et ils doivent rester à Gaza", a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Son homologue irlandais, Simon Harris, a déclaré qu'il jugerait la Maison Blanche "en fonction de ce qu'elle fait et non de ce qu'elle dit".
Ce n'est pas la première fois que des Européens s'expriment publiquement pour dénoncer le programme expansionniste de M. Trump. Son projet de s'emparer du Groenland, l'île semi-autonome qui fait partie du Royaume du Danemark, a également fait l'objet d'une forte condamnation.
Raphaël Uzan