C’est un procès sans précédent qui s’est ouvert aujourd’hui devant la Cour d’assise spéciale. Pour la première fois un djihadiste va être jugé par la justice française pour des crimes commis en Syrie.
Tyler Vilus comparait pour appartenance à une entreprise terroriste, pour avoir dirigé un groupe de combattants et pour meurtre aggravé. Ce djihadiste de trente ans est un proche d’Abdelhamid Abaaoud le cerveau présumé des attentats du Bataclan. Il n’aurait cependant aucun rapport avec l’attaque de Paris du 13 novembre 2015.
Converti à l’âge de 21 ans il se fanatise et influence sa mère, Christine Rivière qui prend le même chemin que lui. Celle que la police surnomme « mamie djihad » est condamnée à 10 ans de prison en 2017 après plusieurs séjours en Syrie auprès de son fils.
Vilus s’installe en Syrie en 2013 où il devient l’émir d’un groupe de Français. Les enquêteurs l’accusent d’être recruteur, combattant et membre de la police de l’État Islamique.
Les chefs du califat Islamique lui auraient même proposé de faire partie l’amniyat les services secrets de Daesh. Une proposition qu’il aurait refusée. Le djihadiste déclare aux enquêteurs "Je n'ai jamais fait partie des Amnyins. Ni intérieur. Ni extérieur (…) J'étais un combattant parmi les combattants."
Il est arrêté le 2 juillet 2015 à l’aéroport Atatürk d’Istanbul. Après son arrestation il parvient à prévenir son ami Abdelhamid Abaaoud. Selon ses dires aux enquêteurs, il aurait convaincu Abaaoud qu’il se rendait en Europe pour commettre un attentat. Mais son objectif réel aurait été de se rendre en Mauritanie pour s’y installer avec sa famille.
Son procès devrait durer jusqu’au 3 juillet et il encoure la réclusion criminelle à perpétuité.
Jérémy Chicheportiche