Marche contre l’antisémitisme : la classe politique divisée

08 novembre 2023 à 17h15

Face à l'augmentation des actes antisémites en France depuis l'attaque du Hamas en Israël, une marche aura lieu dimanche à Paris. L’union sacrée était espérée autour de ce rassemblement organisé par la présidente de l’Assemblée nationale et celui du Sénat. Il révèle déjà les clivages de nos représentants politiques. 

Elle se voulait fédératrice, cette marche ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de la classe politique française. Pourtant “un sursaut s’impose” face à la montée de l’antisémitisme en France. C’est ce qu’ont déclaré Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher à l’origine de cette marche. Dans une tribune accordée au Figaro, les présidents des deux chambres du Parlement ont estimé que les fondements de la république étaient en danger. Face à l’antisémitisme, Emmanuel Macron appelle à l’unité. Depuis le Grand Orient de France, le président a martelé qu’il n’y a pas de “lutte véritable contre l’antisémitisme sans universalisme”

La première ministre Elisabeth Borne annonce sa participation. Même chose pour les partis de la majorité, le Parti Socialiste, les Républicains ou encore Europe Écologie les Verts. Les représentants religieux soutiennent également l’initiative. Problème : Marine Le Pen et Jordan Bardella entendent également s’y rendre. Une présence fustigée par le porte-parole du gouvernement. Pour Olivier Véran, le Rassemblement National n’a pas sa place dans cette marche.

La participation du parti d’extrême droite dérange également à l’opposé de l’échiquier politique. De quoi justifier l’absence de La France Insoumise. Impossible pour LFI de défiler “aux côtés d'un parti qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme.”

 Même son de cloche pour Fabien Roussel, le leader du Parti Communiste a expliqué son choix ce matin sur France 2 : “Le RN descend d’un parti créé par d’anciens Waffen SS (...) et ce serait avec leurs descendants que nous devrions défiler ?”

Une position inaudible pour une partie de la communauté juive de France. Gérald Darmanin annonce aujourd’hui que 1159 actes antisémites ont été recensés en France depuis le 7 octobre, c’est trois fois plus que sur l’ensemble de l’année 2022. 

Jérémy Desiderati.

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