« NSO Group utilise ses logiciels espions pour commettre des abus contre des défenseurs des droits de l’Homme » a déclaré hier Amnesty International.
NSO Group est une société de sécurité informatique israélienne qui développe des programmes espions, dont le logiciel Pegasus. Selon l’ONG, l’utilisation de ce logiciel porterait atteinte aux droits civils.
Ce logiciel est capable de pénétrer un ordinateur ou un téléphone portable, afin d’avoir accès aux photos, aux méssages, aux mots de passe. Mais il peut aussi écouter les appels téléphoniques, activer l’enregistrement audio, la caméra et la géolocalisation de l’appareil infecte.
C’est pourquoi l’organisation de défense des droits de l’Homme a indiqué qu’elle déposera une requête, demain au tribunal de Tel Aviv. L’objectif est de révoquer la licence d’exportation de la société israélienne afin que ses produits, comme Pegasus, ne soient plus vendues à l’étranger et utiliser par des régimes répressifs qui porteraient atteintes aux droits de l’Homme.
En novembre 2018, le lanceur d’alerte, anciennement consultant de la NSA, Edward Snowden, avait exprimé ses inquiétudes vis-à-vis du logiciel Pegasus. Selon ses sources, il aurait servi à espionner des journalistes mexicains (le logiciel ayant été vendu au gouvernement de ce pays NDLR) des défenseurs des droits de l’Homme des Emirats Arabes Unis et des avocats.
NSO affirme pourtant que ses produits sont « autorisés uniquement pour les agences gouvernementales légitimes dans le seul but d’enquêter et de prévenir le crime et la terreur ».
Néanmoins, The Citizen Lab, de l’université de Toronto, a démontré que Pegasus était présent dans les téléphones de 45 pays jusqu’à une mise à jour d’Android et d’iOS en 2016 supprimant les vulnérabilités exploitées par le logiciel.
Matéo Le Duc